1) On
attends le bon moment
On
a beau vouloir changer, parfois il faut reconnaitre que ce n'est pas
le bon moment. Changer complétement son alimentation peut sembler
une démarche compliquée au premier abord. Surtout si on habite chez
ses parents, en couple, en coloc' ou même qu'on est en plein dans
des études qui demandent un investissement personnel important.
Chez
les parents, on est au mieux consulté pour quelques suggestions de
plats , mais le plus souvent on ne fait pas les courses et on ne
décide pas des repas. C'est souvent difficile de se cuisiner son
propre plat dans son coin et encore plus compliqué d'embarquer toute
la famille dans ce changement. Sans parler de l'inquiétude ou de la
désapprobation que ces nouvelles habitudes pourraient provoquer.
Je
pense aussi que le mieux est d'emmagasiner quelques connaissances de
base en nutrition avant de se lancer. Pour ça il faut... du temps de
cerveau disponible (comme diraient nos amis (ou pas...) de TF1). Donc
si vous passez votre bac, que vous êtes en plein dans les partiels,
votre 1ére année de médecine ou en prépa, je ne pense pas que
vous soyez dans une période propice à l'apprentissage de nouvelles
bases alimentaires.
Pour
ma part j'ai longtemps gardé l'idée du végétarisme dans un coin
de ma tête, et je l'ai finalement mis en pratique en février 2014.
Pourquoi ? C'est à ce moment que j'ai été embauchée en CDI. Je
vivais dans mon propre appartement avec Monsieur Totoro depuis
presque 3 ans, mais j'étais encore dans mes études, puis dans la
recherche d'emploi, qui étaient mes principales préoccupations. Dès
que j'ai eu cet élément stable dans ma vie, hop, je me suis lancée
dans l'aventure du végétarisme et je ne l'ai pas regretté.
Bien
sûr ce n'est que ma propre expérience, et si vous souhaitez vous y
mettre malgré le fait de vivre chez vos parents ou d'étudier je ne
peux que vous encourager, de nombreuses personnes y arrivent tout de
même ! Dans ce cas, les prochains conseils peuvent aussi vous aider.
2) On
y va progressivement
Stopper
du jour au lendemain la viande et le poisson, voir aussi les œufs,
les produits laitiers et tous les produits animaux de son
alimentation peut sembler extrêmement difficile ! Si certaines personnes y arrivent très bien, je vous
rassure, si on en ressent le besoin il est possible de procéder par
étapes pour rendre les choses plus facile.
Vous
pouvez commencer par instaurer une « journée végéta*ienne ».
C'est le principe du « Jeudi Veggie », une initiative
lancée par l'Association Végétarienne de France (AVF) qui existe
aussi dans d'autres pays (par exemple le « Meatless Monday »
chez nos amis anglo-saxons). C'est notamment une bonne manière de
commencer en douceur si vous partagez vos repas avec votre famille ou
votre compagne/compagnon. En plus ça fait un challenge sympa à
relever chaque semaine !
Vous
pouvez aussi choisir d'aller plus loin et de ne prévoir de la
viande, du poisson ou des produits animaux qu'un repas sur 2, qu'un
jour sur 2 ou seulement 2 ou 3 jours/repas par semaine. C'est comme
ça que j'ai commencé en février 2014. J'ai freiné sur la viande,
les produits de la mer, mais aussi les yaourts et la crème fraiche
(je ne buvait déjà pas de lait de vache) et ai commencé à n'en
consommer que 2 ou 3 jours par semaine, puis de moins en moins.
Depuis le milieu du mois d'avril 2014 je ne mange plus du tout de
viandes, produits de la mer, crème et yaourts à la maison. Je mange
encore un peu de fromage (surtout du rapé, sur des gratins ou des
pâtes ou de la feta/mozza en dès dans les salades) et quelques
œufs, mais j'espère trouver prochainement des substituts
satisfaisant.
Maintenant
venons en au sujet qui divise souvent les végés : la consommation
de produits animaux « à l'extérieur ». Il m'est arrivé
en effet de faire des écarts « sociaux » ou « de
politesse » au départ quand j'étais invitée dans ma famille
ou chez des amis. Même si je passe facilement pour asociale auprès
des gens qui me connaissent, j'aime mes proches et je ne veux pas les
blesser en refusant de manger ce qu'ils m'ont préparés. Je ne veux
pas non plus angoisser avant chaque sortie en me disant « Et si
il n'y avait rien que je puisse manger ? », ni regarder chaque
plat d'un air suspicieux en me demandant si ça contient des produits
laitiers ou si cette sauce est du bouillon de légumes ou de viande.
J'ai donc décidé au début de m'autoriser ce genre d'écarts.
Aujourd'hui je refuse strictement la viande et les produits de la
mer, parce que je trouve que ça apporte plus de cohérence à ma
démarche et que je ne supporte vraiment plus d'en manger. Mais même
si je fini par atteindre mon objectif d'être végétalienne à la
maison je pense que je ne le serais jamais en société car c'est
trop compliqué à mes yeux. Bien sûr, si je peux éviter de manger
des produits animaux je le ferais, mais je ne me rendrais pas malade
s'il y a un peu d'œuf ou de produit laitier dans la préparation
qu'on me sert.
Bien
sûr c'est un cas de conscience qui vous est propre, c'est à vous de
décider, je ne juge pas du tout ceux qui refusent tout écart,
simplement ça ne me convient pas à moi. (et bien sûr il est aussi
tout à fait possible que je finisse par changer d'avis !) D'ailleurs
je vous conseille cette excellente série d'article par Ophélie
du blog Antigone XXI : « Être végétarien en société »
Mais
je dois dire que les exceptions finissent naturellement par se faire
rare. Par exemple, dans mon cas, les gens sont de plus en plus au
courant de ma nouvelle façon de manger et désormais mon entourage
me propose souvent à ma plus grande joie une « option végé ».
C'est notamment le cas de mes amis brestois et rennais, ainsi que de
Brigitte, l'adorable maman de Monsieur Totoro, qui dès le départ
(alors que j'étais seule végé et que Totoro mangeait encore de la
viande) à fait en sorte à chaque fois que nous passions le weekend
chez eux à me proposer une alternative à la viande ou au poisson.
De même, pour les sorties au restaurant, s'il n'y a pas de plats
végé sur la carte je prend désormais mon courage à deux mains
pour demander s'il est possible de « végétariser » un
plat en omettant les ingrédients problématiques. La plupart du
temps les serveurs et cuistots sont tout à fait enclins à répondre
favorablement, à condition bien sûr de demander avec le sourire !
3) On
se blinde de connaissances
Végéta*isme
ne veut pas dire carences. Mais végéta*isme veut dire : réapprendre
complétement les bases alimentaires qu'on nous a inculqué.
Pour
beaucoup, un végétarien (ne parlons même pas des végétaliens !)
c'est quelqu'un qui ne mange que l'accompagnement du plat, alors
qu'en fait un végétarien mange des plats complets, mais ils sont
tout simplement construits différemment.
Pour
éviter des déconvenues, des sensations de faims et finalement des
carences, je ne peux que vous conseiller de vous renseigner au
maximum sur la nutrition végéta*ienne.
Pour
ça je vous renvoie à tout mon dossier végétarisme forcément,
mais surtout « Végé = carences ? » pour les bases
en rééquilibrage d'alimentation, et l'article « Ressources
végéta*iennes » où j'ai listé tous les livres, articles,
vidéos et sites web où j'ai moi même appris tout ce que je sais
sur le sujet.
Avoir
des connaissances précises et le plus complètes possible sur le
végétarisme vous servira non seulement à maitriser cette nouvelle
alimentation et vos apports, mais aussi à répondre à d'éventuels
détracteurs. Il y a toujours des gens pour dire que le végétarisme
(et encore plus le végétalisme) est carencé, que les animaux ne
sont pas si maltraité que ça, etc, or plus vous aurez de
connaissances sur le sujet plus il sera facile d'assumer et de
défendre votre point de vue, voir peut-être même de convaincre.
Je
suis fière de pouvoir expliquer clairement aux gens, chiffres et
faits concrets à l'appui, pourquoi j'ai choisi cette démarche. Du coup, mon frère, scientifique dans l'âme, se moque même de la
littéraire que je suis : « Je ne t'ai jamais autant entendu
parler chiffres et pourcentages que depuis que tu es végétarienne
! ».
4) On
s'organise
Je dois
avouer que depuis que j'ai emménagé avec Totoro il y a 3 ans j'ai
toujours été très organisée au niveau des repas, même avant le
végétarisme ! En effet, chaque dimanche ou lundi, je fais mon menu
de la semaine (plus de détails dans mon article « Mon
quotidien de végé »). Mes régles :
-On
prévoit ses repas à l'avance ;
-On
essaye toujours de prévoir suffisamment d'aliments différents pour
ne manquer de rien aux niveaux nutriments (pas pâtes/sauce tomate
tous les jours ^^)
-On
garde sous la main des « plats de secours » en cas de
flemme ou d'imprévu : steacks de soja ou de céréales sous vide,
plats maisons au congélo, recettes basiques rapides...
Bien sûr
ce n'est pas pour autant qu'on s'oblige à manger exactement comme
inscrit sur le menu, si on a envie de switcher des jours, de
commander une pizza ou d'inviter des potes on le fait ! Simplement
avec une bonne organisation on se simplifie la vie et on risque moins
les écarts et de sécher sur le menu. Ça permet aussi d'avoir une
bonne visibilité des apports et de diversifier ses aliments. En plus
je gagne un temps fou, je ne fais les courses qu'une fois par semaine
et je ne rentre jamais du boulot crevée en me disant « Zut, je
sais pas ce que je vais bien pouvoir faire à manger ce soir ! ».
5) On
reste zen
Le
végétarisme peut sembler difficile, mais c'est juste un changement
d'habitude, pas de raison de stresser pour ça si vous suivez les
conseils précédents. Néanmoins :
-Certains
aspirants végé que je connais sons un peu flippé du sacro-saint
« équilibre alimentaire ». Mais honnêtement, si une
semaine de temps en temps, parce que vous sortez, que vous êtes en
vacances ou occupé, vous ne mangez pas équilibré le ciel ne vous
tombera pas sur la tête. En plus notre corps est très intuitif ! Il
est fréquent que nous ayons des « envies » de nourriture
précise : « Tiens, je mangerais bien un avocat » ou
« Tiens, j'ai envie d'un truc aux fruits rouges »...
Comme les femmes enceintes ! Et bien c'est notre corps qui parle, il
réclame des aliments contenant ce dont il a besoin. Alors soyez à
l'écoute de votre corps, ainsi, si vous avez envie d'oléagineux,
peut-être faut-il revoir vos apports en calcium par exemple.
N'hésitez pas à aller voir mon article sur les carences où je
liste des aliments riches en certains nutriments. Vous y apprendrez
notamment que pour manquer de protéines, il faut vraiment le
vouloir, même en étant végé !
-Une
autre chose qui fait stresser certains aspirants végé c'est la
réaction de leur entourage omnivore. On ne peut pas nier que
certaines personnes sont hostiles à ces « régimes »
alimentaires qu'ils trouvent extrême et dangereux. Mais honnêtement
si vous avez bien choisi vos amis à la base vous devriez être
tranquille ! Mes amis les plus proches ont peut-être un peu
plaisanté sur ce choix, posé des questions, mais globalement je
n'ai pas reçu de reproche ni eu à rentrer dans des débats houleux.
Il faut dire que je défends beaucoup la tolérance envers les omnis
: j'ai moi même été omni pendant presque ¼ de siècle, je trouve
que ce serait contre productif pour moi aujourd'hui de faire la
morale à mon entourage omnivore. Je pense que le fait que je ne les
juge pas encourage mes amis à me poser des questions sur mon mode de
vie, me permet de leur expliquer calmement et peut être même de les
toucher avec mes arguments, alors même que si j'avais utilisé un
ton de reproche ils se seraient peut-être braqués. La famille c'est
plus compliqué, mais je mets parfois un terme rapide à la
discussion si elle s'envenime en expliquant que c'est mon propre
choix et que je ne souhaite pas en débattre. Ça peut me donner
l'air fermée, mais au moins on change de sujet et je peux manger
tranquille.
-Étonnamment
et douloureusement, ce qui peut aussi faire flipper quand on devient
végé, c'est les autres végés. Il suffit de lire les commentaire sous les articles ou
les vidéos, sur facebook, sur les blogs... Les gens en transitions,
les pesco-végétariens (ceux qui mangent du poisson mais pas de
viande), les végétariens, les végétaliens,
les vegans, les crudivores, les frugivores et les modérés de tous
les clans se tirent souvent dessus à boulets rouges. Si en devenant
végétarien on s'inscrit sur un groupe facebook sur ce sujet pour
trouver des bonnes idées repas et des conseils on risque fort de repartir
à toutes jambes vers l'omnivorisme, ou se désinscrire illico puis
ramer dans son coin pour trouver les infos. Certains sont vraiment
très intolérants, accusateurs, donneurs de leçon, agressifs,
insultants et j'en passe. La plupart du temps je comprends ces personnes et suis d'accord sur la forme, mais le soucis, pour moi, c'est la façon de dire
les choses. Je trouve qu'on ne gagne rien en culpabilisant ou
accusant les gens, chacun chemine comme il l'entend. Je n'ai
malheureusement pas de solution miracle là dessus. J'évite de trop
lire les commentaires sur internet, et je ne participe presque jamais
aux débats, sauf sur quelques groupes modérés que j'ai fini par
trouver. Essayez juste de garder en tête que, quoi qu'on vous dise,
vous avez le droit d'avancer à votre rythme sur le chemin du
changement (youhou, bienvenue à « Hippie Land ») mais
n'oubliez pas parfois de vous remettre en question et de comprendre
le message de votre interlocuteur, même si son ton est désagréable
(d'ailleurs n'hésitez pas à dire aux gens « Merci pour le
conseil, mais il serait surement plus efficace si tu étais moins
agressif »). Mon conseil : évitez le conflit, s'il se présente
laissez couler, ne vous énervez pas, passez à autre chose et soyez
toujours fier du cheminement que vous avez fait, car même si vous ne
faites qu'un petit pas dans un premier temps de nombreuses personnes
ne font même pas ce premier pas là.
J'espère
que mon article pourra vous aider si vous cherchez à changer
d'alimentation, et si vous avez la moindre question n'hésitez pas à
la poser en commentaire !
Si vous
êtes végéta*ien, n'hésitez pas également à poster vos propres
conseils en commentaire.
Coucou!
RépondreSupprimerJ'aime bien ton blog :) Je suis vegan depuis pas longtemps et je me retrouve pas mal dans ce que tu dis.
Sportive, j'avais peur de manquer de protéines, comme je note ce que je mange depuis un moment, j'ai la preuve que je consomme toujours autant de protéines qu'avant :)
Et puis le passage sur les groupes végé qui font peur m'a fait sourire, je suis tombée sur ces groupe et j'osais pas poser mes questions de peur de me faire croquer xD mais même si je préfère quand le sujet est abordé comme tu le fais, avec douceur, sans violence, certaines personnes ont besoin qu'on les secouent, elles ont besoin d'un électrochoc pour changer. Je pensais au veganisme depuis un bon moment, mais je continuais à manger de la viande (beaucoup moins qu'avant) en me disant que si elle était bio c'est que les animaux étaient bien traité... J'ai eu besoin de ces électrochoc, de ces commentaires violents pour finalement bouger. (ce qui ne veut pas dire que je suis devenue une vegan extrémiste à mon tour :)
Au plaisir de continuer à te lire :)